L’impluvium de l’eau minérale naturelle evian se situe sur le plateau de Gavot. C’est une surface agricole et naturelle qui ne bénéficie pas de protection réglementaire c’est pourquoi il a été décidé en 1992 de créer l’Association pour la Protection de l’Impluvium  de l’Eau Minérale evian (APIEME) qui est une association dédiée à la protection des ressources en eau minérale et potable sur le territoire de l’impluvium.

En 2021, un programme de surveillance de l’état de l’environnement a été déployé sur l’impluvium de l’eau minérale naturelle evian. Ce programme est un outil de surveillance de la diversité végétale et de la pollution grâce aux abeilles (pollen et nectar). L’objectif est double : évaluer l’état de l’environnement et avoir des préconisations d’actions pour améliorer cet état.

Les abeilles sont des drones naturels. En effet, dans chaque colonie d’abeilles il y a entre 40,000 et 60,000 abeilles qui visitent environ 4 milliards de fleurs par an (année apicole). Les abeilles vont ramener dans les ruches du nectar, qu’elles vont transformer en miel, et du pollen, source de protéine et nourriture principale des jeunes abeilles. Le pollen a la caractéristique de capter les pollutions atmosphériques et contient également l’ADN des plantes. Ainsi, son analyse permet d’obtenir des données intéressantes sur l’environnement.

L’analyse du pollen permet de mettre en évidence jusqu’à 500 matières actives qui rentrent dans la formulation de pesticides mais aussi des pollutions types métaux lourds, PCBs, dioxines. Il permet également, grâce à l’analyse ADN, de mesurer la diversité végétale sur le territoire et d’obtenir des indications sur la biodiversité en général (possibilité de détecter les plantes invasives). En effet, cet outil permet de caractériser les végétaux jusqu’à l’espèce. Il permet également d’affirmer de quel type de milieu provient le pollen, quelle zone est contributrice en pollen et ainsi travailler avec les parties prenantes concernées.

Le programme a été déployé sur l’impluvium des eaux d’evian en 2021 en partenariat avec l’APIEME. Sur l’impluvium evian 8 sites sont surveillés avec 2 ruches par site et chaque ruche a un rayon d’action de 1.5km en moyenne. 4 groupes d’agriculteurs s’occupent actuellement de ces ruches et du prélèvement des échantillons. Pour cela, on place un outil devant la ruche qui collecte le pollen de manière journalière (l’outil est placé de fin avril à fin septembre sur le territoire de l’APIEME). L’analyse du pollen permet de quantifier les concentrations en pesticides et de les comparer aux limites européennes en vigueur. Les premiers résultats seront disponibles fin 2021. Une fois les analyses réalisées sur les échantillons de pollen, des actions correctives seront alors préconisées au besoin.

Cet outil a déjà fait ses preuves, en Belgique par exemple, on constate le retour d’espèces d’abeilles qui avaient disparues.

 

Présentations par Clémence Jouan, Responsable Protection Ressource en eau chez Danone et administratrice de l’Association APIEME et Cyrille Janssens, businness developper chez Beeodiversity.

 

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